La question de l'effectivité du Droit Constitutionnel en Afrique.
Du point de vue des rapports entre gouvernés et gouvernants, le projet d'une renaissance africaine ne saurait signifier autre chose qu'un projet de recréation de la scène politique africaine comme espace de libertés individuelles et de responsabilités gouvernementales. Un tel espace - par définition - ne peut exister que là où la compétition politique présente un caractère pacifique. Et les faits indiquent que les sociétés où la compétition politique présente un tel caractère sont celles où les règles d'exercice et de dévolution du pouvoir politique font l'objet d'une transaction idéologique entre les différentes forces politiques en compétition. Une transaction idéologique, dans la forme d'une constitution, dont l'effectivité trouve justement son ressort dans le caractère consensuel de ses règles constitutives. Autrement dit, ce caractère ne se retrouve qu'au sein des sociétés qui se sont appropriées le constitutionnalisme, comme principe de base de l'organisation politique. De ce point de vue, le constitutionnalisme apparaît comme le préalable, par excellence, de la renaissance de la scène politique africaine comme espace de libertés individuelles et de responsabilités gouvernementales...
In "La renaissance africaine comme alternative au développement", sous la direction de Jose Do-Nascimento, Edition L'harmattan, 2008